jeudi 15 octobre 2009

Quand la nature nous joue des tours...

Peut-être que ce texte s'adresse aux mamans et aux futures mamans.... Peut-être aussi que même si vous n'avez pas d'enfant, vous avez une opinion très précise sur le sujet... Je ne sais pas... De toute façon, je ne sais plus grand chose sur le sujet.

D'ici quelques mois, je rejoindrai le club très sélect des mères de famille. À la mi-juin, j'aurai poussé des heures et des heures pour finir avec un ti-bébé qui pleure sur mon ventre, j'aurai mis au monde un petit poupon qui me rappellera combien je suis imparfaite, j'aurai enfanté un petit être qui devrait me donner des moments magiques mais aussi beaucoup de moments d'incertitude. Quand j'y pense, j'ai le vertige!!

Mais avant d'arriver au moment ultime où l'on crie après les infirmières, où l'on se jure que notre mari ne nous touchera plus jamais et où l'on force jusqu'à se sortir les hémorroïdes, il y les neuf mois de grossesse. Ces mois où notre ventre grossit, nos seins changent de forme et notre libido est absente. Ces mois où l'on passe une batterie de tests, où le médecin nous taponne et où l'on voit notre bébé en noir et blanc, sur une tite-télé, en essayant de voir s'il a les yeux de Papa ou le nez de Maman.

Vers la 12ième semaine de grossesse, les femmes ont la possibilité de passer une échographie afin de déceler certaines anomalies que bébé pourrait avoir, tel que la trisomie 18 et 21 et la Spina Bifida. Ces maladies sont très grave et entraînent des troubles de développement (physique et/ou intellectuel) importants.

Comme ce moment s'en vient pour moi, je me demande ce que je ferais si on m'annonçait que mon pois-chiche-de-bébé a l'une de ces maladies? Est-ce que j'interromprais ma grossesse ou je ferais face au défi et j'accepterais cet enfant avec sa différence? Que feriez vous (ou qu'auriez-vous fait) si on vous avait annoncé que votre petit chéri aurait ce genre de malformation?

Pour ma part, mon choix est fait. Si on m'apprend que mon futur bébé est malade, je me fais avorter. Je ne me vois pas avoir un enfant ayant autant de besoins particuliers. Je trouve que de mettre un enfant au monde, en sachant que son avenir est si hypothéqué, est un geste complètement égoïste de la part du parent. Le parent sait que la vie de son futur enfant sera toujours ardue, qu'il sera regardé, jugé et décide tout de même de le mettre au monde! Ça me dépasse! Bien sûr, je suis certaine que ces enfants spéciaux apportent beaucoup de joie et de bonheur aux parents mais à quel prix? Il est évident que si rien n'a été vu durant la grossesse, que c'est à la naissance qu'on nous apprend que l'enfant est malade, c'est une autre histoire!! Mais quand on le sait au premier trimestre? N'est-ce pas plus logique de tout arrêter, par amour pour ce petit être qui souffrira tout au long de sa vie? Qui se retrouvera seul quand ses parents seront décédés?

Bien qu'étant très croyante, je reste une femme "pro-choix" quand ce choix est "raisonnable". Il y a plusieurs raisons pour une femme de se faire avorter et je suis d'accord avec la plupart d'entre elles (grossesse à un jeune âge, grossesse suite à un viol, etc...) mais je déplore les avortements inutiles comme ces femmes qui utilisent ce genre d'intervention en tant que moyen de contraception ou autres raisons futiles. Je ne sais pas comment je réagirais suite à un avortement mais je sais que d'avoir un enfant ayant des besoins particuliers serait au delà de mes forces... Alors, quand le verdict est sans équivoque, quand on sait que notre-bébé-à-venir sera malade, quand le médecin nous apprend que la nature nous a joué un tour, on fait quoi?

Karine-qui-a-peur...

9 commentaires:

  1. Pour ma part je sais pas....dans *mon temps* on en passait pas...j'ai donc pas eu a me questionner...
    Ma belle-soeur a eu un diagnostic positif....son bébé avait la trisomie...elle s'est fait avortée...un choix difficile certes.( surtout que son papa est décédé le mois suivant)...je crois qu'elle referait la même chose ...

    Et samedi j'ai su qu'elle était à nouveau enceinte....je lui en souhaite un en santé :)


    Courage Karyne...ces questionnements sont normaux....et y'a pas de bonnes ou mauvaises façons de penser ou de réagir...


    Véro-du-Sag

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  2. Pour Léane, on avait décidé Pascal et moi de ne pas passer le test. On s'est dit: On prendra ce que la vie nous envoie, et si c'est un enfant handicapé on s'en occupera avec amour. Mais nous n'en auriont pas d'autres.

    Quand je suis retombée enceinte d'Arnaud, nous avons passé le test. Nous nous sommes dit que ça ne serait pas juste pour notre petite puce de presque la mettre de côté pour donner autant de soins et d'attention à un enfant différent.

    Mais bon, tout ça c'est bien beau en théorie, mais si ça avait été le cas "pour vrai"? Et, on prend toujours un risque parce que parfois, c'est indécelable à l'échographie.

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  3. Je n'ajouterai qu'un mot à ton texte: Amen !
    Tu partages totalement mon point de vue. Un enfant c'est fait pour être heureux et en santé.

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  4. Salut Karine,

    Moi je crois que c'est une vocation de s'occuper un d'enfant handicapé. Nous avions pris la décision que si le bébé avec quelconque malformation, je me faisais avorter. Car nous n'avons pas la capacité mentale mon mari et moi de donner notre vie à un être. Je suis sûrement égoiste mais c'est mon point de vue.

    Mais la vie s'arrange des fois pour te faire vivre des choses. Regarde mon fils. Il était parfait! Jusqu'à ce que le diagnostique tombe : Trouble envahissant du Développement (TED) + Hyperactivité avec trouble d'attention. C'est beaucoup de choses à gérer mais je ne l'échangerais pas pour tout l'or du monde.

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  5. Avoir des relations sexuelles sans protection contre les grossesses...c'est un choix. Faut en assumer les conséquences. Je l'ai toujours dis, et j'assume le fait que j'ai un enfant aujourd'hui. Avoir un enfant sachant qu'il a un grave handicap...c'est aussi un choix...que certains parents font mais que je n'aurais pas fais. Comme tu le disais, et les autres aussi, c'est deja beaucoup de temps/travail/argent d'avoir un enfant en santé...j'ose meme pas la vie en ayant un enfant handicapé.

    C'est sur qu'en 2009 il y a beaucoup de ressources disponibles pour aider les parents...mais quand je pense a moi, non j'aurais choisi l'avortement....le probleme...c'est que je peux pas etre enceinte...donc la decision finale reviendrait a la mère :))

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  6. ouffff quel dilemme! J'abonde toutefois dans le même sens que toi Karine. J'avoue que je trouverais ca terriblement difficile, mais je me ferais tout de même avorter.

    Les deux premiers enfants de ma mère, un trisomique et une hydrocéphale qui n'ont vécu que quelques mois chacun ont passé leur courte vie à l'hopital. 45 ans plus tard ma mère pense encore à eux chaque jour. Quelle douleur!

    Le pire comme parent d'un enfant malade, c'est faire face à cette impuissance et à cette incertitude à savoir de quoi demain sera fait pour celui qu'on aime plus que tout. Et même si l'enfant est relativement fonctionnel, il doit lutter chaque jour encore plus fort que tous pour être estimé et traité également. Et quand il y a d'autres enfants, c'est il y a encore cette difficulté à équilibrer l'attention et les soins... san compter la fatigue et l'épuisement qui embarque, ce qui fait que le parent est moins patient, moins souriant, moins présent...

    Entk ca me tourmentrais infiniment de faire le choix d'avorter, mais je le ferais tout de même

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  7. L'avocat du diable ou plutôt l'avocat de Dieu...
    Juste un petit commentaire pour faire réfléchir...

    Quel bon sujet à débattre!!! Il faut dire que notre génération a des nouvelles technologies qui nous permettent de jouer Dieu. Du temps de nos mères et même jusqu'il y a 10 ans environ, le prénatest n'existait pas. Tu passais 9 mois de grossesse à prier pour mettre au monde un enfant "normal" et en santé.

    Aujourd'hui, tu peux même aller jusqu'à choisir le sex de ton bébé et sa génétique lorsque tu essaies d'avoir un enfant par invitro. Alors pourquoi pas choisir de mettre au monde un enfant qui est certain d'être "normal"... Nous pouvons maintenant jouer à être Dieu.

    Pour ce qui de ton commentaire de dire qu'il serait égoïste pour un parent de mettre au monde au enfant dont l'avenir est hypothèqué n'est pas valide à mes yeux. Au contraire, je crois qu'un parent qui ne veut pas mettre un enfant par "risque" qu'il ne soit pas "normal"(car le prénatest n'est qu'un test de possibilité d'abnormalité)est égoïste.

    Bien des parents se convainquent qu'ils feraient cela pour le bien de l'enfant(qui ne sera pas). Mais au contraire, ils ne veulent pas hypothèquer leur vie tout simplement, car nous savons tous qu'il est difficile de s'occuper d'un enfant "pas normal".

    J'en ai connu des enfants trisomiques et ils ont tellement d'amour à donner. D'ailleurs, bien stimuler ces enfants peuvent être quaisi automne à l'âge adulte. Pour eux la vie semblaient tellement simple!!!

    Alors pourquoi ne pas laisser aller la nature qui est si bien faite. D'ailleurs, Il (Dieu) nous envoie les bonheurs et le épreuves de la vie que nous pouvons "dealer" avec (pour ceux qui y croient).

    D'une fille qui vient juste de passer le prénatest et qui aura peut-être une grosse décision à prendre dans 2 semaines...

    Carolyne

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  8. Mmmm...... Je me permets de te répondre, Carolyne.... Pourquoi passes-tu le Prénatest si tu crois qu'il faut laisser la nature faire son oeuvre? Si tu penses que tu pourrais trouver ton bonheur en élevant un enfant malade (et je suis certaine que ces enfants apportent beaucoup de bonheur à leurs parents!), pourquoi ne pas tout simplement attendre la naissance de ton enfant au lieu de passer le test de dépistage avant? Et pourquoi dis-tu que tu pourrais avoir une grosse décision à prendre dans deux semaines? Puisque tu dis que d'avorter d'un enfant malade, pour ne pas hypothéquer sa vie à soi, est égoïste...

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  9. Mon texte était seulement matière à réflexion... Je n'ai pas dis que j'étais de ses braves gens qui ne sont pas égoïstes et qui metterais au monde un enfant qui sera "abnormal". Je voulais seulement faire briller l'autre côté de la médaille.
    J'espère ne pas avoir à prendre une telle décision.
    Caro

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