mercredi 17 février 2010

Je veux mourir!

Qu'il porte le nom de suicide assisté ou d'euthanasie, ce sujet est l'un des plus sensibles et ce, à travers le monde. Certains pays sont catégoriques: c'est illégal! D'autres regardent différents projets de loi. La Suisse, quant à elle, permet le suicide assisté (ou aide au suicide) mais interdit l'euthanasie. D'ailleurs, plusieurs personnes confondent les deux. L'aide au suicide est le fait d'aider quelqu'un à s'enlever a vie en lui apportant soit les connaissances nécessaires pour le faire (ex: un médecin qui montre à un patient comment s'administrer lui-même une dose mortelle de médicament) ou soit l'aide "mécanique" (ex: une dame apporte, à son mari paralysé, les médicaments mortels et le verre d'eau pour qu'il puisse ingérer ceux-ci). L'euthanasie, quant à elle, est le fait de tuer quelqu'un, à sa demande et par compassion. Dans notre code criminel, on appelle ça un meurtre!

Êtes-vous pour ou contre le suicide assisté et l'euthanasie? Est-ce qu'on devrait abréger les souffrances de quelqu'un qui le désire ou devrait-on laisser la nature s'en charger? Pour ma part, je suis un peu mitigée. Le fait que je sois croyante me porte à penser que seul Le Gars d'en Haut devrait décider de l'heure de notre grand départ, même quand la vie nous a joué le mauvais tour de nous faire souffrir ou de nous laisser prisonnier de notre corps. D'un autre côté, l'humaine rationnelle que je suis pense quand même qu'une personne devrait avoir le droit de choisir la fin de ses souffrances et de mourir dans la dignité. Bref, je ne sais pas quoi penser!

J'ai eu un beau-père, pendant presque 5 ans, qui souffrait de sclérose en plaque dégénérative. Il était un cerveau enfermé dans un corps qui ne répondait plus à aucune commande. Il ne mangeait plus par lui-même ni n'allait à la toilette sans l'aide de quelqu'un. Je vous le dis: il n'était pas beau à voir. Je me rappelle des moments où il était tanné de tout ça, où il aurait souhaité que la vie se termine, pour lui comme pour son entourage pour qui il était devenu un fardeau. Pourtant, un jour, son coeur a lâché. Il a fait un infarctus. Les médecins l'ont réanimé et mon ancien beau-père a survécu. Je me souviens l'avoir entendu dire, après coup, qu'il avait eu peur de mourir, qu'il avait réalisé qu'il n'était pas prêt. Bref, si le suicide assisté ou l'euthanasie avait été légal, peut-être que dans un moment de désespoir, il aurait demandé à ce qu'on abrège ses souffrances. Mais finalement, quand la vie a voulu acquiescer à sa demande, il n'a pas voulu partir, il a réalisé qu'il était encore trop tôt. Vous imaginez l'erreur que cela aurait pu engendrer?

Disons que si j'avais à réellement prendre position, je serais contre le suicide assisté. Quelle boîte de Pandore! En légalisant le suicide assisté, nous ouvrons la porte à tellement de gens qui demanderaient à des proches d'intervenir dans leur mort, de les aider à commettre l'irréparable. Vous imaginez la pression sur les personnes à qui on demanderait de l'aide? Vous imaginez combien pourraient vivre avec des remords incroyables? De plus, peut-être que plusieurs malades mouraient trop vite et que la science aurait fini par trouver le remède à leur maladie?

Pour ce qui est de l'euthanasie, je pourrais peut-être être d'accord mais à la seule condition où c'est un professionnel de la santé qui prendrait la décision, en accord avec le patient et la famille de ce dernier. De plus, l'acte serait fait dans un cadre médical et seulement s'il était prouvé hors de tout doute que le malade n'aurait aucune chance de réhabilitation. Et même encore... Personne n'est à l'abri d'une erreur, d'un mauvais diagnostic...

Depuis toujours, l'humain veut ressembler à Dieu et même, se substituer à lui. Il veut tout contrôler sur sa destinée, il veut pouvoir choisir de chaque partie de sa vie. Malheureusement pour lui, il n'a aucun mot à dire sur sa naissance et sur sa mort. C'est ÇA, la vie! Et dans mon for intérieur, je pense que c'est une bonne chose. C'est ce qui fait que la vie reste intrépide pour les gens. La vie, c'est de s'abandonner à celle-ci sans savoir quand elle s'arrêtera. Donner le droit de vie ou de mort à un homme ou à une femme, quel qu'il soit, c'est de dénaturer l'essence même du pourquoi de notre existence. C'est aussi prendre la chance de déraper. Car là où il y a Homme, il y a hommerie!

Karine-qui-est-vraiment-perplexe!

1 commentaire:

  1. Bonjour Karine,

    J'ai à peu de choses prêt la même opinion que toi. L'euthanasie légalisé subirait d'ici quelque temps le même phénomène que l'avortement. A l'époque, on a justifié l'avortement en prenant des cas d'extrémité : viols, enfants voués à la mort dès la conception... Aujourd'hui, l'avortement est la première cause de mort en Europe. Il est banalisé à outrance.

    La même logique anime les tenants de l'euthansie à ceux de l'avortement... avec les mêmes fins en perspective. Il paraît que lorsqu'on veut cuire une grenouille à son insu, il suffit de la mettre dans de l'eau froide, puis d'augmenter petit à petit la température. c'est ce que l'on fait avec nos consciences dans ce monde.

    Je t'encourage à lire la Bible et à te pénétrer de ses valeurs. Tu as là un mètre étalon invariable qui te gardera de la manipulation.

    Bien amicalement
    Gilles, pasteur

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