Encore une fois, les Américains m'ont épaté, hier, en adoptant le projet de réforme sur la santé, cheval de bataille du président Obama. Et quand je dis "épater", c'est dans tous les sens du terme!
Dès le départ, la réaction du peuple américain face à ce projet m'avait un peu surprise. 48% de la population juge toute cette réforme négative, estimant qu'elle coûtera trop chère, point de vue qui a été démenti par plusieurs experts. J'ai beau essayé de comprendre, mon cerveau ne "load" pas comment un peuple peut être contre une idée qui aidera près de 32 millions de personnes à obtenir des couvertures d'assurance adéquates dans un pays où les soins de santé et les médicaments coûtent les yeux de la tête! Sans oublier que même ceux qui ont une assurance fourni par l'employeur n'ont pas de couverture complète, certains soins importants restant aux frais du malade.
Il ne faut pas croire que la réforme de Obama est l'équivalent de notre assurance-maladie, loin de là. Mais c'est déjà un pas vers l'équité des classes sociales et des soins pour tous. Bien sûr, notre régime à nous coûtent très cher à l'État (donc aux contribuables!) et a beaucoup de ratés. Rien n'est parfait! Mais nous avons la chance, en tant que société, de ne pas laisser mourir les pauvres en regardant les riches se faire soigner avec les dernières technologies. Nous accouchons les jeunes femmes de 16 ans, un peu démunies comme les femmes de 40 ans ayant attendu si longtemps pour connaître la maternité. Le chômeur sentant son coeur s'arrêter partagera sa chambre à l'Institut de Cardiologie avec le PDG d'une compagnie ayant souffert d'un infarctus. Bref, malgré tout ce qu'on peut dire sur notre système de santé, il y a une certaine forme de justice au Québec.
Barack Obama a réussi là où plusieurs de ses prédécesseurs avaient échoué. Roosevelt, Johnson et Clinton avaient déjà été ébranlés par ces histoires où le peuple doit choisir entre se loger ou se faire soigner. Ces histoires où certaines jeunes femmes mourront de leur cancer du sein, faute d'avoir eu les moyens de se faire soigner ou ces pères de famille qui se suicident, incapable de faire face aux dettes accumulées suite à l'opération mineure du p'tit dernier.
Pourtant, ces histoires d'horreur n'émeuvent pas tous les États-Uniens. Plusieurs pensent que la réforme de Obama va à l'encontre de l'idéal américain de "responsabilité": l'argent que l'on gagne par son travail ne doit pas être dépensé pour d'autres!! Ils peuvent bien être en froid avec Cuba!!!
Et quand on pense que tout ce beau projet aurait pu échouer à cause d'une poignée de démocrates (et de tous les républicains!!) qui craignaient que cette réforme amène les fonds publics à financer les avortements, chose qui est encore totalement intolérable au yeux de plusieurs! Et ça se dit la plus grande puissance du monde, grand défenseur des droits humains (ils ont même un droit de veto à l'ONU!!) et ils ne reconnaissent même pas, aux femmes, un droit que plusieurs pays considèrent déjà comme fondamental.
Mais bon, c'est fait maintenant! Barack a réussi. Reste à voir combien de temps cela prendra pour que tout le processus se mette en marche et pour que, finalement, le 16% de la population qui doit crever d'une péritonite simple ou d'une pneumonie mal soignée n'existe plus.
Karine-qui-ferait-une-bien-mauvaise-républicaine!
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T'as vu ce qu'ont dit John Boehner et Michael Steele au fait que la réforme était "L'Apocalypse"? Non mais ce sont quand même le chef de la minorité républicaine ainsi que le président du comité national du GOP qui ont dit ca....
RépondreSupprimerPis ce sont des représentants de la moitié du pays qui se veut le défenseur de la veuve et de l'orphelin dans le "monde libre"... pathétique